Au quotidien, la façon dont on gère nos emplois ressemble plus souvent à un jeu de Tétris qu’à une planification réfléchie et optimisée. On case ce qu’on peut, quand on peut.
On en oublie de se poser une question pourtant essentielle : est-ce vraiment le bon moment pour cette activité ou cette tâche ?
Comme si toutes les minutes se valaient en termes de disponibilité mentale et de capacité intellectuelle. Comme si notre niveau d’énergie devait (et pouvait !) s’adapter à notre charge de travail…et non l’inverse.
Le culte de la performance dans lequel on baigne depuis quelques décennies nous pousse à croire qu’avec de la volonté, de la discipline et des techniques bien rodées, nous pourrions nous transformer en machine de productivité : attentifs, créatifs et performants 8h par jour en continu ou presque.
Pourtant, dans le fond, on sait bien que c’est illusoire. On en a tou.te.s fait l’expérience.
Tous les litres de café du monde ne suffisent pas à nous éviter de piquer du nez après un copieux déjeuner. Cela demande beaucoup plus d’effort de se concentrer après une grosse journée de travail qu’à la première heure le matin. Au bout de 2h de brainstorming, ce n’est plus une tempête d’idées qui agite notre cerveau mais un trou d’air qui appelle à la pause.
Nos journées sont jalonnées d’une alternance naturelle de pics et de creux d’énergie, reflet de notre horloge interne.
Il y a le jour et la nuit, bien sûr, rythme qui alterne période de repos et période d’activités sur 24h, appelé le rythme circadien.
Bien que calqué sur la course du soleil, le rythme circadien varie d’une personne à l’autre – on parle souvent d’être plutôt du matin ou plutôt du soir par exemple, certaines personnes ont besoin de plus de sommeil que d’autres, etc.
Aujourd’hui, il est devenu très rare dans notre société que nos horaires de lever et de coucher suivent la marche du soleil ; notre sommeil est donc rarement synchronisé avec notre rythme circadien (heures de réveil forcées, coucher tardif souvent précédé d’une exposition aux écrans, nuits raccourcies, etc) bien qu’on puisse en percevoir nettement les signaux au cours de la journée.
Il y aussi un autre rythme, alternance de périodes plus courtes (90 min) de repos et d’activités : le rythme ultradien.
Ce rythme se répète tout au long de la journée et de la nuit et influe directement sur notre énergie et notre capacité de concentration et d’effort.
L’étude de ces rythmes biologiques est appelée chronobiologie.
L’objectif de cet article est de t’inviter à étudier ta propre chronobiologie pour intégrer ces informations dans ton organisation personnelle.
Plutôt que de chercher à contourner ces pics et creux d’énergie, à les ignorer en s'acharnant sur une tâche alors que les batteries sont à plat, mieux vaut apprendre à danser avec eux :
C’est un enseignement précieux pour parvenir à une organisation efficiente et écologique pour toi, c’est-à-dire respectueuse de ton monde de fonctionnement et de ton bien-être et donc soutenable dans la durée.
Surfer sur tes variations d’énergie pour programmer, autant que possible, la bonne tâche au bon moment, t’apportera ainsi davantage de satisfaction et de sérénité dans ton travail.
Cela t’aidera aussi, si nécessaire, à mettre les choses en perspective afin de t’autoriser des temps de pause lorsque les batteries sont à plat, et à déculpabiliser de ne pas parvenir à être 100% productif.ve sur 100% de ton temps au travail .
Je te propose une expérimentation, tirée du site Productive Flourishing.
Il s’agit de créer ta roue d'énergie pour rassembler de l'information sur :
Charlie Gilkey, l'auteur du blog Productive Flourishing, a choisi d'attribuer les couleurs suivantes (cf schéma ci dessous) :
(Ce code couleur se base sur le principe des "heat maps" utilisées dans le web. Personnellement, j'aurais inversé le code couleur et mis le vert sur l'énergie maximale mais à toi de voir ce qui te parle le plus).
A partir de ces données, réfléchis à comment adapter ton emploi du temps pour coïncider au mieux avec ces variations d’énergie.
Sur quelles plages horaires as-tu le plus de flexibilité et d’autonomie concernant l’organisation de ton emploi du temps ? Parmi celles-ci, quelles sont celles où tu as le plus d’énergie ?
Par exemple, peut-être es-tu quasi-systématiquement en réunion entre 10h et 12h, mais qu’en revanche, entre 8h30 et 10h, tu es relativement libre de ton temps en plus d’avoir les batteries chargées. Plutôt que de passer 1h à consulter tes mails – ce qui est une habitude assez généralisée – peut-être pourrais-tu consacrer cette plage horaire à du travail de fond, au moins une fois par semaine ?
Les plages en rouge sont celles où tu as le plus intérêt à protéger ta concentration.
Lorsque tu parviens à les consacrer à du travail de fond, mets en place des garde-fous pour éviter les interruptions. Coupe les notifications, éteins ton téléphone ou mets le en mode avion, ferme les onglets dont tu n’as pas besoin, etc
La difficulté avec cet exercice c’est bien entendu que ton organisation ne dépend pas que de toi. Tu es aussi tributaire des emplois du temps de tes collègues, des réunions d’équipe, des horaires habituelles de bureau, etc.
Un premier pas pour aller vers une organisation collective respectueuse des rythmes du plus grand nombre, c’est prendre toi-même en considération le rythme de tes collègues :
Ce serait une petite révolution si cette bonne pratique était généralisée en entreprise !
Bien que nos rythmes naturels dictent en grande partie nos variations d’énergie, des leviers existent pour recharger les batteries en cas de baisse de régime, ou éviter de tomber à des niveaux trop bas.
Pour commencer, réfléchis :
Nous avons conçu une formation en ligne pour aider les collaborateurs à adopter une organisation personnelle efficiente au quotidien et un mode de fonctionnement à la fois écologique et efficace, dans le respect des exigences de leur fonction et de leurs propres objectifs.