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Déconnecter pour mieux travailler : stratégies anti-distraction pour préserver son attention

Entre les notifications envoyés par les applications, les alertes de réception d’un mail, d’un SMS, ou d’un appel, les invitations aux réunions et les interruptions “live” des collègues, nous sommes assaillis de sollicitations en tout genre tout au long de la journée. Sollicitations auxquelles nous nous sentons obligés de répondre, tout de suite, maintenant.
Résultat: on zappe d’une tâche à l’autre à longueur de temps, et en cours de route, on a perdu notre capacité d’attention et de concentration.

En plus de ces interruptions permanentes, les écrans offrent pléthore de distractions faciles, à portée de pouce ou de clic. « 5mn et je m’y mets ». 5mn de mails avant de passer ce coup de fil, 5mn de réseaux sociaux avant un rendez-vous, 5mn d’actualités pendant cette réunion…

L’alibi parfait pour faire passer le temps, procrastiner, voire se donner un sentiment d’utilité.

Comme notre cerveau préfère nettement une action facile et à récompense immédiate plutôt qu’une tâche qui demande de l’effort, de la réflexion et de la créativité (loi de Laborit), difficile de résister.  

Cette attirance n’est pas un hasard. Les services numériques ont pour beaucoup été conçus avec la ferme intention de capter notre attention, de nous séduire encore et toujours plus pour que nous y passions de plus en plus de temps.

Les géants du numérique connaissent nos comportements sur le bout des doigts et savent parfaitement quels leviers actionner pour capter notre attention.

Cela a le mérite d’être déculpabilisant : non, nos gestes répétitifs (comme rafraîchir compulsivement ton écran avec ton pouce) ne sont pas un signe de faiblesse où d’indiscipline mais une réponse normale (et conditionnée) aux sirènes digitales savamment orchestrées dans ce but.

Mais il est utile de reprendre la main, parce que ces interruptions constantes nuisent sérieusement à ta satisfaction au travail et à ton bien être.

Entre hackers externes (les sollicitations et interruptions) et hackers internes (céder aux tentations), l’impact du numérique sur notre concentration et notre attention peut-être une source de stress et de malaise.

Heureusement, certaines bonnes pratiques aident à s’en prémunir. Elles ne régleront pas tout, bien entendu, parce que nos comportements sont aussi enracinés dans des pratiques collectives, des ancrages culturels et des croyances qui demanderont plus que de couper les notifications et de se mettre hors ligne pour s’en débarrasser.

Néanmoins, les conseils qui suivent peuvent t’aider à reprendre un certain contrôle sur ton attention et ton temps.

> Lire notre article : Sommes-nous encore capables de nous concentrer ?

Limiter les tentations

Couper les notifications

C’est le minimum.

Aujourd’hui, chaque nouveau site ou nouvelle appli cherche à nous envoyer des notifications et mails en tout genre : la guerre de l’attention est féroce pour les marques.

Pourtant, la plupart de ces notifications n’apportent rien. As-tu vraiment besoin de savoir dans l’instant que les soldes de telle marque ont débarquées, d’être tenu au courant dans la minute de la dernière dépêche AFP, ou de savoir en temps réel chaque fois qu’une personne commente un de tes posts ?

La réponse est très certainement non. Alors mieux vaut couper les notifications et te prévoir des plages horaires pour te tenir au courant de toute ces nouveautés, au moment que TU auras choisi.

Mise au placard

Couper les notifications, c’est bien. Ne pas avoir le téléphone sous les yeux, c’est encore mieux.

La seule présence du smartphone sur une table, ou à côté de notre ordinateur, même sans voir l’écran, va nous encourager à l’utiliser plus souvent et va focaliser notre attention et nos pensées.

Pour ne pas être tenté, mieux vaut donc l’éloigner . Tu vas ainsi pouvoir casser l’habitude de l’avoir en permanence.

Dès que possible, laisse ton téléphone dans un tiroir, ton sac ou, idéal, un placard.

Si tu ne peux pas le faire sur des périodes trop longues, fais-le sur des plages horaires données.

> A lire aussi : 2h chrono pour déconnecter (et se retrouver) : interview de Virginie Boutin

Un navigateur zéro tentation

Comme pour le téléphone, si chaque fois que tu utilises ton navigateur, tu reçois des dizaines de notifications de tous tes sites favoris que tu ne fermes jamais, tu seras forcément tenté.e.

Garde-les fermés !

Ferme ta boite de messagerie, les réseaux sociaux, les sites de news, etc. Ne garde que les onglets dont tu as réellement besoin.

Si tu n’arrives vraiment pas à t’empêcher d’avoir 20 onglets en attente, tu peux tester les extensions pour navigateur qui permettent de mettre en veille les onglets inutilisés, comme The great suspender sur Chrome ou Auto Tab Discard sur Firefox.

Poser des garde fous

Malgré toutes tes bonnes résolutions, tu as du mal à ne pas vérifier tes messages ou actualiser tes feeds toutes les 5 mn ?

Qu’à cela ne tienne, d’autres ont conçu des outils pour te tenir à l’abri en bloquant les sites voire les applis de ton choix. Il en existe au moins une dizaine.

Si tu veux en tester un, je te conseille de commencer par Cold Turkey ou BlockSite

Rediriger tes impulsions

Réfléchis à une activité ou occupation de substitution que tu pourrais faire chaque fois que l’envie irrépressible de regarder ton téléphone ou de consulter les réseaux sociaux ou tes mails alors que tu n’en as pas besoin te prend.

Par exemple, dessiner dans un carnet pendant 5mn, lire 5 pages d’un livre, faire un exercice de respiration, boire un verre d’eau…

L’idée est de prendre de nouvelles habitudes, qui te font faire quelque chose de vraiment bénéfique pour toi.

Éviter les interruptions et sollicitations

Hors ligne par défaut

Et si plutôt que d’être par défaut connecté.e en permanence, c’était l’inverse ? Et si tu passais autant de temps que possible hors ligne plutôt qu’en ligne, et ne te connectais que lorsque les tâches que tu as planifiées imposent un accès à internet ?

Aujourd’hui, de nombreux outils proposent des versions hors ligne (Outlook, Google drive, Evernote..) qui te permettent de travailler sur ces outils sans, d’une part, être interrompu.e par le flot entrant de nouveautés et d’autre part, être tenté.e de zapper pour faire une recherche, rafraichir tes mails, etc.

Si le travail à accomplir ne requiert pas d’accès à internet (et qu’a priori, tu ne risques rien à te rendre indisponible le temps de quelques minutes ou heures), coupe carrément le wifi !

Te rendre inaccessible

Si on a pris l’habitude d’assaillir les autres de nos demandes “urgentes” (ou pas) à longueur de journée, c’est en partie parce que chacun donne l’impression d’être disponible – toujours en ligne et joignable.

La priorité pour limiter les interruptions est donc de reprendre la main sur ta disponibilité.

En te rendant inaccessible, tu envoies un message clair : “Ne pas déranger ».

Rassure-toi, on ne te dit pas de t’isoler dans une grotte et de faire la sourde oreille à toutes sollicitations mais d’assurer uniquement le minimum vital.

Détermine des plages horaires pendant lesquelles tu peux couper complètement les communications, y compris le son de ton téléphone, ainsi que le vibreur, idéalement.

Ainsi, tu évites de prendre connaissance des demandes constantes, car même si tu choisis de ne pas y répondre immédiatement, le mal est déjà fait : le simple fait de les voir revient à l’ajouter mentalement à ta todo list.

Note : Le mode « Ne pas déranger » des téléphones permet de couper le son, de désactiver le vibreur et de bloquer les notifications . Il peut être facilement configuré pour choisir de qui on laisse passer les appels ou messages voire programmer un passage automatique dans ce mode.Idéal pour couper toute notification d’un coup ou rester dispo en cas d’urgence sans être dérangé.e à tout bout de champ !

Informer tes interlocuteurs

Il ne s’agit pas ici de gêner la bonne marche de ton équipe ni de risquer de t’attirer les foudres de tes collègues.

Pour l’éviter, mieux vaut donc les prévenir de ton nouveau mode de fonctionnement.

Communique-leur quelles nouvelles règles tu as décidé d’adopter pour gérer les sollicitations et à quels délais ils peuvent désormais s’attendre.

Pour cela, explique-leur que tu as définis ces règles en prenant en compte des contraintes de ta mission, ce qui signifie qu’elles ne devraient pas porter atteintes à l’efficacité collective. Explique-leur également pourquoi tu les as mises en place, en quoi la qualité de ton travail ne s’en trouvera que renforcer.

Par ailleurs, précise sous combien de temps tu pourras répondre aux demandes, en fonction des urgences et quel est le meilleur moment pour te solliciter.

Précise également une porte d’entrée pour les demandes “urgences absolues” (idéalement : appel téléphonique ou visite en personne à ton bureau).

Enfin, il est bon de les informer que tu es tout à fait disposé.e à en discuter avec eux s’ils ont besoin d’en savoir plus.

Tu peux communiquer ces infos dans ton statut sur la messagerie instantanée, dans ta signature de mail, dans une réponse automatique programmée…

Cette communication présente un double avantage : les aider à mieux comprendre tes décisions…et, avec un peu de chance, lancer un mouvement ! Ils décideront peut-être à leur tour d’en faire de même.

Ces bonnes pratiques, si elles deviennent des habitudes, peuvent t’aider à protéger ta concentration.  

Pour porter pleinement leurs fruits, il s’agit aussi d’interroger ton organisation et ton mode de fonctionnement au quotidien pour identifier ce qui aurait éventuellement besoin d’évoluer pour soutenir ces nouvelles habitudes et retrouver un peu plus encore la maîtrise de ton attention

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Pour lutter contre les risques liés à l’hyperconnexion en aidant les collaborateurs à établir un rapport sain et équilibré au numérique, et acquérir ainsi la maîtrise de leur temps, de leur énergie, et de la qualité de leur travail.