Ce qui, au départ, était une réponse d’urgence à la crise sanitaire s’est imposé comme une transformation structurelle du monde du travail.
Aujourd’hui, un salarié du privé sur cinq est en télétravail régulier en France, contre seulement 4 % avant la crise (Insee, 2024).
Chez les cadres, cette proportion grimpe à deux sur trois.
Et cela ne risque pas de changer.
Le travail hybride s’inscrit dans des mutations plus larges du monde professionnel :
La crise sanitaire n’a fait qu’accélérer un mouvement déjà en marche, appelé à perdurer.
Or, l’hybridité du travail redéfinit fondamentalement la notion d'équipe, de performance, d'appartenance et bouleverse les pratiques managériales.
Cette nouvelle organisation du travail redéfinit en profondeur la notion d’équipe (comment créer du lien quand les échanges informels se raréfient ?), la performance (comment manager quand la présence physique ne suffit plus pour évaluer le travail ?), la communication (comment garder la richesse de l'informel quand tout se fait sur rendez-vous ou alors par écrit asynchrone), le sentiment d’appartenance (comment maintenir une culture d’équipe quand chacun travaille à son rythme, parfois sans jamais se croiser ?).
Elle soulèvent ainsi une multitude de défis, qui ne s’accompagnent pas toujours d’une montée en compétences planifiée.
Trop souvent, les managers doivent improviser, apprendre sur le tas et s’adapter comme ils peuvent.
Si cette nouvelle donne est là pour durer, comment aider les managers à réussir dans ce nouveau paradigme ?
Quelles compétences sont indispensables pour manager efficacement en hybride ?
Et surtout, comment les entreprises peuvent-elles accompagner cette transition et comment cela se répercute sur la formation ?
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Le travail hybride bouleverse les dynamiques professionnelles. Il impose de nouveaux réflexes et de nouvelles méthodes.
Et lorsque les managers n’y sont pas préparés, les dysfonctionnements s’accumulent et fragilisent toute l’organisation.
Lorsque chacun travaille à son rythme, parfois dans des lieux différents et avec des horaires décalés, la coordination devient un vrai défi.
Peu à peu, l’équipe se désynchronise et la productivité en pâtit.
L’un des plus grands dangers du travail hybride est l’isolement. Lorsque le lien au collectif se distend, l’engagement des collaborateurs s’affaiblit.
Moins impliqués, certains collaborateurs peuvent finir par décrocher, sans que les managers s’en aperçoivent toujours à temps pour y remédier.
Si l’hybridité du travail apporte de la flexibilité, elle brouille aussi les frontières entre vie professionnelle et personnelle.
60 % des télétravailleurs déclarent avoir du mal à couper après leur journée de travail.
Qui plus est, la multiplication des outils de communication crée un flux incessant de messages, d’e-mails et de notifications, contribuant à une fatigue digitale grandissante.
Les réunions en visioconférence qui s’enchaînent exigent un effort cognitif plus important que les interactions en présentiel et laissent peu de place à des temps de respiration.
Résultat : un risque psychosocial réel.
Les études montrent que le travail à distance (40 %) et le travail hybride (38 %) sont associés à une probabilité accrue de symptômes d’anxiété et de dépression, contre 35 % pour le travail en présentiel (Integrated Benefits Institute, 2023).
Jongler entre distanciel et présentiel, assurer un suivi équilibré, maintenir la cohésion de l’équipe… Tout cela demande une énergie constante.
Sans accompagnement, le risque est grand de voir des managers s’épuiser à vouloir tout gérer. Et un manager en difficulté, c’est une équipe qui, à terme, en subit les conséquences.
Face à ces risques, il ne suffit pas d’espérer que les managers s’adaptent naturellement.
Leur rôle évolue profondément, et avec lui, de nouveaux défis émergent.
Quels sont ces défis concrets ? Et comment les relever efficacement ? C’est ce que nous allons voir maintenant.
L’hybridation du travail impose aux managers de nouveaux défis. Pour les relever, ils ne peuvent plus s’appuyer sur les mêmes repères qu’avant.
Ils ont besoin d’adopter de nouveaux outils, de nouvelles postures, de nouveaux process.
Lorsque l’équipe ne partage pas un même espace au quotidien, le risque est grand de voir la cohésion s’effriter. Les liens informels, qui se créaient naturellement en présentiel, disparaissent si rien n’est fait pour les entretenir. C’est d’autant plus vrai lorsque les collaborateurs se connaissent peu et interagissent rarement.
A distance, un collaborateur en difficulté, démotivé ou en perte de repères ne le verbalise pas toujours, et sans moments d’échange dédiés, ces signaux faibles peuvent passer inaperçus.
Avant : Le manager pouvait facilement prendre soin de la relation avec chaque collaborateur grâce aux interactions informelles, aux discussions impromptues et à la simple observation du quotidien.
En hybride : Moins de moments spontanés signifie moins d’opportunités de capter ces signaux. Certains collaborateurs peuvent se sentir isolés ou négligés, sans que le manager en ait conscience.
A distance, les repères habituels du management disparaissent.
Le risque ? Compenser par un excès de contrôle, en multipliant les réunions et les points de suivi, ce qui finit par nuire à l’efficacité et à l’autonomie des équipes.
Avant : La présence au bureau permettait un pilotage fluide. Un échange rapide suffisait pour faire le point sur un projet, délivrer un conseil ou détecter lorsqu’un collaborateur était manifestement en difficulté.
En hybride : Ces points de contact deviennent moins fréquents ce qui peut être déstabilisant pour le manager qui a besoin alors de revoir sa posture pour piloter différemment l’activité.
Dans une équipe hybride, l’information circule différemment et peut facilement créer des asymétries entre ceux qui sont sur site et ceux qui travaillent à distance.
Avant : La communication était majoritairement synchrone, avec des échanges en face-à-face, des réunions et des décisions prises en direct.
En hybride : L’information devient plus fragmentée. Certaines décisions se prennent lors d’échanges informels au bureau, créant des déséquilibres entre les collaborateurs sur site et ceux à distance. La multiplicité des canaux augmente le risque de surcharge d’informations et de malentendus.
L'hybridité exige désormais une posture d'accompagnement plus que de contrôle, un leadership par l'exemple plus que par l'autorité, une communication intentionnelle plus qu'opportuniste, et une attention particulière au bien-être psychosocial des équipes.
Cette transformation représente à la fois un défi considérable et une opportunité d'évolution vers un management plus mature et plus humain. Mais pour réussir cette transition, les managers ont besoin de développer certaines compétences relationnelles et comportementales (soft skills).
Pour relever les défis du management hybride, les managers doivent adapter leur approche et développer de nouvelles compétences.
Quatre d’entre elles se révèlent particulièrement essentielles : la communication intentionnelle, le leadership par la confiance, l’intelligence émotionnelle et l’animation du collectif.
Chacune répond à un enjeu spécifique du travail hybride et implique un changement de posture par rapport aux méthodes de management traditionnelles.
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C’est sans doute la compétence la plus cruciale et aussi la plus difficile à maîtriser en hybride. Le manager doit structurer et clarifier les échanges pour éviter les silos et garantir une transmission fluide et équitable de l’information. Chaque interaction doit être pensée et adaptée au contexte hybride.
Concrètement, cela signifie :
Le manager doit créer un cadre clair, fixer des objectifs précis et responsabiliser ses collaborateurs pour éviter un excès de contrôle.
Concrètement, cela signifie :
Le manager doit être attentif aux signaux faibles et maintenir un lien humain pour prévenir l’isolement et la démotivation.
Concrètement, cela signifie :
Le manager hybride devient un véritable chef d'orchestre qui doit maintenir la cohésion malgré la dispersion.
Concrètement, cela signifie :
Le développement de ces soft skills ne se fait pas spontanément. Si certains managers ont pu ajuster progressivement leur posture face au travail hybride, la majorité d’entre eux n’ont jamais été réellement préparés à ces changements.
Or, miser uniquement sur l’adaptation individuelle par chaque manager est un pari risqué
Trop souvent, le travail hybride est encore perçu comme une adaptation marginale des pratiques managériales classiques.
Pourtant, c’est une transformation en profondeur qui doit être pleinement intégrée dans les dispositifs de formation.
Il ne s’agit pas d’ajouter un module optionnel sur "le télétravail", mais bien de repenser la formation managériale en tenant compte des défis spécifiques que l’hybridité impose.
Les compétences relationnelles et comportementales ne s’acquièrent pas uniquement par des apports théoriques. Pour être efficaces, les formations doivent permettre aux managers d’expérimenter ces nouveaux modes de fonctionnement et d’ancrer ces nouvelles pratiques dans leur quotidien.
Cela passe par des formats pédagogiques adaptés :
Chez Bloomr Impulse, nous avons conçu des formations spécifiquement adaptées au management hybride et à distance.
Elles sont construites pour être pragmatiques, interactives et immédiatement applicables.
Nos formations permettent aux managers de :
En plus de ces formations qui permettent d’établir un socle commun de pratiques en management hybride, notre catalogue centré sur les soft skills comporte également des formations dédiées aux compétences stratégiques mentionnées dans cet article : communiquer efficacement, développer un leadership authentique et développer son intelligence émotionnelle
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