Dans ce nouvel épisode de notre podcast, Du cœur à l’ouvrage, nous allons voir pourquoi il est temps de faire de la place aux émotions au travail.
Pourquoi leur prêter l’oreille, leur donner toute leur importance et les accueillir pour ce qu’elles sont – des messagères qui nous aident à adapter notre comportement aux situations pour prendre soin de nous-même.
Et comment faire de ses émotions un levier en apprenant à les accueillir, à mettre des mots sur nos ressentis, à décrypter leurs messages et à choisir comment agir en fonction.
[Version texte intégrale ci-dessous]
Pour ne rater aucun épisode, abonne-toi !
Nos émotions nous font souvent vivre les montagnes russes. Aux grandes joies succèdent les petits tracas, à l’étonnement, l’ennui.
Les émotions traduisent notre interprétation de ce qu’on vit, elles nous informent de ce qu’il se passe vraiment, en nous. Chacun répondra donc à une même situation par des émotions différentes. Là où certains se mettront en colère, d’autres choisiront peut être d’en rire.
Les émotions colorent chaque moment de notre vie, ou presque.
En tout cas, à l’intérieur.
En façade, c’est souvent une autre histoire. Si on lit dans certains comme dans un livre ouvert, d’autres sont passés maîtres dans l’art du camouflage émotionnel. Il y a ceux dont le signal est tellement brouillé qu’ils ne savent plus sur quelle fréquence se brancher, sourds à leurs émotions. Et il y a ceux qui se refusent obstinément à augmenter le volume, et préferent tout simplement éteindre la radio, couper la connexion.
Il faut dire que notre culture ne nous encourage pas à faire de la place aux émotions. Cette méfiance nous est souvent inculquée très tôt lorsque, enfants, nos parents nous disent « arrête de pleurer, tu n’as rien », « c’est ridicule d’avoir peur » « arrête de faire le bébé » ou encore « calme toi, tu es excité comme une puce ».
Ces petites réflexions qui nient nos émotions sont pernicieuses à plusieurs titres : non seulement elles nous font comprendre qu’il vaut mieux garder ses émotions pour soi, mais aussi qu’elles ne méritent pas qu’on y attache de l’importance et, pire encore, que les émotions sont fallacieuses et qu’il ne faut pas s’y fier. On finit donc par intégrer ces préceptes et par se déconnecter de ses émotions.
Au travail peut être encore plus qu’ailleurs, les émotions n’ont pas franchement droit de cité.
Elles sont perçues comme des obstacles à la performance, à l’efficacité et au discernement. Y succomber, c’est risqué de perdre ses moyens, ses capacités de jugement, de raisonnement et de prise de décision. Les débordements émotionnels sont souvent vus comme une faiblesse, une perte de maîtrise de soi et un manque de professionnalisme. On est là pour bosser pas pour faire dans les sentiments.
Résultat, on n’ose pas se dire les choses et beaucoup de personnes souffrent de ces faux semblants, de ce manque de sincérité, de communication et d’authenticité qui alimentent les frustrations, les malentendus et les tensions.
Réunion de crise pour Olivier, Lina et Gaëtan : il y a eu une erreur dans la fabrication d’un produit pour un client, la teinte de bleue utilisée n’est pas exactement la même que celle commandée pour un lot de 10 000 produits. La question à résoudre : faut-il ou non en avertir le client, qui ne s’en est pas rendu compte ?
La tension est palpable. Olivier refuse catégoriquement d’en informer le client et se montre virulent dans ses propos. Lina argumente elle aussi avec ferveur, mais en faveur de l’honnêteté, et ne comprend pas la position d’Olivier. Gaëtan, lui, ne dit rien mais on le sent très tendu.
Voilà une heure que la réunion a commencé sans aboutir à aucune conclusion, Olivier et Lina tournent en rond dans un débat stérile, chacun campant sur ses positions, tandis que Gaëtan refuse de prendre parti.
Que se passerait-il si chacun réussissait à se connecter à ses émotions, à les décoder et à les partager avec les deux autres ? Chacun pourrait alors mieux comprendre par quoi il est animé, et ce qui anime les autres :
Lina est en colère qu’on cherche à “flouer” le client, cela va totalement à l’encontre de ses valeurs personnelles et elle refuse de prendre part à ce jeu-là. Olivier, quant à lui, a honte et culpabilise car il sait que l’erreur de couleur est en grande partie dûe à une faute de sa part, mais il n’ose pas l’avouer et se retranche à la place derrière son agressivité. Quant à Gaëtan, c’est lui le contact principal du client. Si intérieurement, il est en phase avec Lina, il redoute la réaction de son client et a peur d’avoir à réparer les pots cassés.
Si chacun réussissait à exprimer tout cela, la discussion pourrait être plus constructive. Une conversation plus ouverte incluant les émotions de chacun pourrait amener Olivier à voir que ce qui est fait est fait, ce qui compte pour l’instant c’est de se sortir de la situation (il sera toujours temps ensuite de faire en sorte que cela ne se reproduise pas), et le trio pourrait réfléchir ensemble à la meilleure façon de présenter la situation au client pour que ce soit confortable pour Gaëtan.
Réhabiliter les émotions au travail est essentiel pour ouvrir la voie à un environnement plus humain et plus épanouissant.
D’une part, parce qu’elles favorisent le bien être, la confiance en soi et la résilience. Elles sont un excellent antidote contre le stress et carburant pour la motivation.
D’autre part parce qu’être à l’écoute de ses émotions et de celles des autres favorise le respect, l’authenticité et la bienveillance, des valeurs phares pour des relations saines et harmonieuses au travail.
Enfin parce qu’on sait désormais que les émotions, loin d’être des obstacles à la performance, peuvent être des alliées précieuses au quotidien. D’ailleurs l’Intelligence Emotionnelle (IE), cette capacité à percevoir et à décoder avec justesse ses émotions et celles des autres, et à adapter son comportement en fonction, est de plus en plus considérée comme une compétence clé au sein des organisations. Celle ou celui qui a une bonne IE est plus apte à communiquer, à faire passer un message, à collaborer de façon efficace, à influencer, à fédérer…
Certains chercheurs affirment même que l’IE serait un indicateur plus fiable de réussite professionnelle future que le QI.
Le but de redonner toute leur place aux émotions n’est pas, contrairement à ce qu’on lit souvent, d’apprendre à les “contrôler”, dans le sens où on serait capable d’ouvrir et de fermer le robinet de ses émotions selon son bon vouloir.
C’est impossible.
Il s’agit de leur prêter l’oreille, de leur donner toute leur importance en reconnaissant leur utilité et de les accueillir pour ce qu’elles sont – des messagères afin d’en faire un formidable atout pour se sentir mieux au travail et pour assainir, renforcer et enrichir les relations.
Les émotions font partie intégrante de notre fonctionnement naturel depuis la nuit des temps.
En latin, motio veut dire mouvement. L’émotion, c’est cette force intérieure qui nous met en mouvement. Ainsi, les émotions ont toute une fonction commune : celles de messagères. Elles surviennent pour nous avertir sur l’état de nos besoins et nous pousser rapidement à l’action lorsque c’est nécessaire dans un but simple : nous protéger.
Elles constituent donc un mécanisme essentiel à notre survie. A l’origine de l’humanité, c’est grâce à la peur qui nous poussait à fuir face à un prédateur qu’on évitait de se faire dépecer.
C’est pour cela qu’il nous est impossible de les stopper. On peut uniquement faire comme si elles n’étaient pas là et les ignorer ou les réprimer mais cela ne les fera pas disparaître pour autant. Pire, celles-ci reviendront probablement avec un regain d’intensité.
Plus on fait la sourde oreille face à nos émotions, plus elles risquent de prendre de l’ampleur, au point qu’elles finissent réellement par nous submerger et nous emporter.
Il s’agit donc de prendre le soin de les écouter, de leur faire de la place.
Les émotions servent à braquer notre projecteur interne sur un besoin non satisfait ou au contraire sur quelque chose qui va bien pour le renforcer.
En réalité, cette dichotomie positif/négatif, bonne/mauvaise, n’est pas pertinente car une émotion n’a pas de valeur en soi. D’abord parce qu’une émotion nous veut toujours du bien, même, voire surtout, lorsqu’elles sont douloureuses ou désagréables.
Ensuite parce qu’en fonction du contexte, ses conséquences pourront être plutôt positives ou plutôt négatives et souvent un mélange des deux. On peut être triste et joyeux à la fois, on peut avoir une colère saine qui mène à l’action, ou une peur salutaire qui nous protège des menaces.
Les émotions dites “négatives” font en fait référence au sentiment désagréable qu’elles provoquent en nous. Mais là encore, c’est à nuancer. La tristesse peut faire du bien, la colère peut être libératrice lorsqu’elle est canalisée.
Quoi qu’il en soit, la meilleure façon de vivre ses émotions, positives comme négatives, et de s’en libérer, c’est de les écouter. De les accueillir en alliées et de dialoguer avec elles plutôt que de les percevoir comme des ennemis contre lesquels il s’agit de lutter.
Il est vrai que parfois, nos émotions peuvent sembler disproportionnées par rapport à la situation. C’est parce que notre système d’alerte a peu évolué, alors même que les dangers qui nous guettent au quotidien ne sont en règle générale plus aussi menaçants qu’à l’époque des cavernes.
Il est donc d’autant plus important d’apprendre à les observer, à temporiser les réactions instinctives qu’elles déclenchent en nous, et à choisir comment y répondre de façon appropriée.
Néanmoins, les décoder n’est pas une mince affaire, car si elles sont un centre d’information ultra-puissant, cette information est parfois loin d’être intelligible et a tendance, comme on l’a dit, à provoquer des réactions impulsives et inadaptées.
Une première étape essentielle est d’accepter de ressentir les émotions sans les chasser d’un revers de la main. Or, ce n’est pas toujours évident de se laisser aller, d’ôter la carapace et de s’autoriser à ressentir.
Une fois accueillie, la deuxième étape consiste à apprendre à reconnaître et à nommer l’émotion ressentie. Réussir à mettre des mots sur l’émotion ressentie est incontournable pour parvenir à la décoder mais c’est parfois difficile d’identifier précisément ce que l’on ressent.
D’abord parce qu’il s’agit souvent d’un cocktail subtil. Par exemple, je peux être à la fois heureuse d’avoir eu une promotion mais triste pour ma collègue et amie qui la convoitait également ou angoissé de ne pas être à la hauteur.
Ensuite parce qu’on nous a rarement appris à poser des mots correctement. Là encore, la palette d’émotions qu’on est en droit de ressentir se réduit dès le plus jeune âge. N’importe quelle crise de l’enfance est assimilée à une colère ou, pire encore, à un caprice, mot fourre-tout qui peut cacher bien des émotions.
Pour parvenir à mettre des mots sur ses émotions et à en décrypter le message on peut se demander :
Dans les grandes lignes, on peut classer les émotions ressenties par chaque être humain en 6 grandes catégories : la joie, la tristesse, la peur, la colère, la honte et la culpabilité.
A la fin du podcast, nous passerons en revue ces 6 émotions pour bien les cerner et apprendre à les reconnaitre.
Nommer ses émotions est un premier pas pour parvenir à les réguler. Le simple fait de reconnaître qu’on est triste ou en colère permet déjà de mettre la distance entre l’émotion et l’impulsion qu’elle fait naître en nous.
L’étape suivante est d’apprendre à décoder l’émotion.
C’est essentiel pour comprendre ce qu’elles cherchent à nous dire, et ne pas en rester au stade du ressenti. C’est cette étape là qui permet de rester actif, de prendre la situation à bras le corps, et donc d’avoir une certaine maîtrise sur les émotions à venir.
Si je ne fais rien contre ma colère, j’ai beau reconnaître qu’elle est présente, il y a peu de chance qu’elle disparaisse. Le risque si je me contente d’accueillir c’est que je cède à la passivité, que je me laisse envahir, que je me résigne, que je culpabilise, que je m’auto-flagelle, ou que je m’apitoie.
Pour déchiffrer une émotion, on peut réfléchir à :
Ces premières étapes de prise de conscience et de compréhension de l’émotion devrait permettre de mettre suffisamment de distance avec l’émotion pour éviter de réagir de façon impulsive.
Il s’agit maintenant d’opter pour la réaction appropriée à adopter.
Dans le cas des émotions dites négatives, l’objectif est avant tout de répondre au besoin qu’elles ont signalé. C’est comme cela que l’émotion pourra finalement passer, puisqu’elle aura rempli sa fonction.
Néanmoins, l’objectif n’est pas de trouver l’action qui va permettre de faire disparaître l’émotion mais de répondre au message.
Par exemple, une réaction à la peur peut en effet être de fuir, mais aussi de s’y confronter, d’agir malgré tout, d’oser. Parfois, la meilleure attitude à adopter est de ne rien faire. Ou d’attendre plus tard.
Souvent, pour parvenir à combler le besoin transmis par l’émotion, il est nécessaire de l’exprimer, de faire part de cette émotion aux autres. Notamment lorsque l’émotion survient dans le cadre d’une relation.
Il s’agit alors de réussir à exprimer cette émotion de façon appropriée, au bon moment, avec les bons mots et la bonne intensité, ce qu’on a rarement appris à faire. Du coup, on a peur de blesser, de s’empêtrer, de se laisser submerger et on préfère se taire.
Voici quelques clés pour parvenir à exprimer ses émotions sans les imposer aux autres, de façon à mettre toutes les chances de son côté pour qu’elles soient bien accueillies et comprises par son interlocuteur pour que l’expression des émotions serve la relation, qu’elle permette de l’enrichir, que les émotions servent de clés pour mieux communiquer, se comprendre, interagir.
Très souvent, mieux vaut attendre que l’orage passe avant d’agir. Une fois que le soufflé de l’émotion est retombée, que le brouillard s’est dissipé et qu’on peut de nouveau regarder la situation avec un peu de clarté.
Il est sage de choisir le bon moment et le bon endroit. L’ascenseur n’est pas le lieu le plus propice à un échange constructif. Un face à face est souvent plus judicieux que de laver son linge sale en public.
Ensuite, il est important d’ajuster le curseur pour parvenir à exprimer ses émotions avec la bonne intensité pour éviter que l’autre se braque, se ferme, se sente accusé. On n’hurle pas sur son collègue qui a oublié de racheter du café.
Enfin, exprimer ses émotions ne veut pas dire les imposer aux autres. Reste attentif à ton interlocuteur, à ses réactions, à ses propres besoins et rapport aux émotions. Certaines personnes sont très mal à l’aise face aux émotions, les leurs et celles des autres.
Accueillir, écouter, comprendre ses émotions et prendre en compte leur message est finalement une manière bien plus efficace de vivre en harmonie avec elles et d’éviter qu’elles nous contrôlent, que de s’évertuer à les ignorer.
Pour clore ce podcast, passons en revue les 6 émotions – joie, colere, peur, tristesse, honte et culpabilité en analysant le sens de chacune, son utilité, ce à quoi elle t’invite et son piège… avec l’antidote.
Commençons par la joie, seule émotion dite positive du lot. La joie nous indique quand tout va bien, que tous nos voyants sont au vert, qu’on a réussi quelque chose, qu’on vit un moment plaisant, qu’on est en sécurité.
C’est une émotion à énergie haute et qui nous porte vers l’extérieur, les autres. Elle nous pousse à communiquer, partager, exprimer. Si nous le faisons, elle devient plus sereine.
Au travail, elle est très utile pour mieux cerner ce dont on a besoin, ce qui nous convient, ce qu’il nous faut nourrir au quotidien pour alimenter notre enthousiasme, notre motivation, et notre bien être au travail.
Le piège : la joie est une émotion positive qui pose rarement problème ! Cependant, elle est parfois contrariée dans son expression par la norme sociale ou par son décalage avec l’humeur du groupe. Par exemple au travail quand le ton est sérieux, et qu’une manifestation de joie est mal accueillie.
Par ailleurs, on a tendance à considérer l’état joyeux comme un état normal et à lui accorder peu d’attention, mais c’est important de célébrer la joie et de lui accorder aussi de l’importance sans se focaliser uniquement sur les émotions désagréables.
Deuxieme émotion : la peur, qui nous accompagne bien souvent au travail. Peur d’échouer, de mal faire, de se tromper, d’être licencié…
La peur nous dit qu’il y a danger menace physique ou morale, réelle ou perçue et nous pousse à la fuite. Elle nous exhorte à nous protéger, fuir ou combattre l’ennemi. Par son énergie elle aide à passer à l’action, comme la colère.
Le piège : si elle n’est pas écoutée, la peur peut s’amplifier jusqu’à la panique. Un autre piège lié à la peur, c’est de la laisser gouverner notre vie : plus nous lui obéissons, plus nous évitons les situations qui nous font peur, et plus cette peur grandit.
L’antidote : identifier ce qui nous fait peur, mesurer la réalité du danger, et agir en conséquence pour retrouver le niveau de sécurité dont nous avons besoin… tout en restant présent, sans prendre la fuite (sauf si le danger le nécessite.)
Troisième émotion : la colère .La colère est une émotion qui nous charge en énergie et nous pousse à agir. C’est peut être celle qui est le plus accepté au travail, surtout chez les supérieurs. L’archétype du patron tempétueux fait partie de notre imaginaire collectif.
La colère indique que notre intégrité ou nos valeurs ont été bafoué, que nos limites on été franchies ou qu’on a été attaqué. Elles déclenchent des réactions d’auto défense afin de rétablir l’équilibre, de réparer l’injustice et de se faire respecter.
Le piège : elle n’est pas facile à exprimer en société, encore moins en entreprise. Alors, le risque c’est de la ravaler, avec un effet cocotte-minute : à force d’être contenue, cette colère finit par exploser de manière incontrôlée ! Car si elle n’est pas écoutée, la colère peut s’amplifier jusqu’à la rage.
Un autre piège, c’est de l’exprimer trop vite, façon lait sur le feu et de sortir de ses gonds.
L’antidote : Ecouter sa colère, identifier par exemple si :
Une fois le déclencheur de la colère identifié, nous pourrons agir… et pas forcément sur le moment !
La tristesse nous signale un sentiment de deuil face à une perte, réelle ou anticipée. C’est une émotion qui nous décharge en énergie et nous invite au repli du monde ou à l’évitement de certaines situations.
Son message : elle peut nous signaler un manque, ou quelque chose à quoi nous avons besoin de renoncer. Elle s’accompagne souvent d’un sentiment d’impuissance et nous indique un besoin de soutien. Elle nous invite à trouver comment combler ce manque, et répondre à notre besoin, ou bien accepter ce qui est (lâcher-prise).
Le piège : s’évertuer à lutter contre la tristesse, qui peut faire peur pour plusieurs raisons. Au travail elle peut être difficile à exprimer ou à accueillir, notamment parce qu’elle n’est pas confortable, nous fait ralentir et est signe de vulnérabilité là où on considère que vitesse et force sont attendus de nous.
De plus elle est parfois associée à la dépression : si je me laisse aller à la tristesse, je vais sombrer. Or, au contraire, plus je lutte contre la tristesse, plus elle s’accumule, comme l’eau derrière un barrage… qui finit par déborder ou céder, sans prévenir.
L’antidote : accueillir la tristesse d’une manière ou d’une autre, la laisser s’écouler petit à petit, en parler à une personne bienveillante qui sait écouter, et se laisser consoler.
La honte, c’est ce que nous ressentons quand notre image sociale est menacée.
Son message : elle touche à notre identité, nous avons honte de ce que nous sommes. Elle nous invite à restaurer notre image sociale, retrouver notre “dignité”.
Le piège : elle nous conduit souvent à cacher ce dont nous avons honte (un défaut, un manquement). Or, en cachant l’objet de la honte, nous renforçons ce sentiment de honte, et en devenons prisonnier.
L’antidote : annoncer ou afficher son défaut ou son manquement quand cela est possible, avec des interlocuteurs bienveillants, permet de recevoir leur empathie et de se libérer d’un poids.
La culpabilité est une émotion qui structure les échanges sociaux : elle permet à chacun de réguler ses actes de manière à ne pas causer de tort aux autres.
Comme la honte, c’est une émotion auto-consciente, qui concerne la conscience de soi. Son message : elle nous signale que quelque chose dans notre comportement n’est pas à la hauteur de nos standards ou de ceux de notre groupe de référence (famille, entreprise, équipe…)
Elle nous invite à agir pour réparer ce que nous avons fait : nous excuser, compenser d’une manière ou d’une autre. S
Le piège : si nous n’arrivons pas à réparer, la culpabilité peur s’amplifier et nous ronger. En devenant chronique, elle se généralise : nous nous sentons coupable de plus en plus souvent, sans savoir de quoi.
L’antidote : faire la part de sa responsabilité, dans une forme de tribunal intérieur. Avec un procureur… mais aussi un avocat de la défense, et un vrai ! Identifier ce que nous devons réparer et comment le faire concrètement.
Par exemple, aller s’excuser auprès du collègue dont nous avons critiqué ouvertement le travail, inviter à déjeuner ce collaborateur à qui nous avons fait refaire tout un travail parce que notre demande comportait des imprécisions, etc.
Tu vois, dans chaque émotion il y a une ressource. Pour y accéder, il s’agit d’abord de poser le diagnostic puis de mettre en place une tactique pour s’adapter.
Ce guide contient un lexique pour verbaliser quatre grandes émotions – joie, colère, peur et tristesse – de façon précise ainsi que des clés de compréhension concernant la fonction et les besoins associés à ces émotions.
Nous accompagnons le développement professionnels des collaborateurs en entreprise, via des formations en ligne rythmés par des séances individuelles avec des coachs certifiés sur les thématiques de bien-être au travail.
Nos 4 grandes thématiques : management, développement des soft skills, bien-être au travail, et gestion des carrières.