Beaucoup d'attentes, trop de pression, peu de reconnaissance - le métier de manager traverse t’il une crise d'identité ?
Plus de 8 managers français sur 10 estiment que leur métier est devenu plus complexe qu'auparavant (Ipsos x BCG, 2019). Coincés entre les exigences de leur direction et les besoins de leurs équipes, beaucoup d’entre eux semblent à bout.
Parallèlement, 63% des managés se disent insatisfaits de leur relation avec leur supérieur hiérarchique (Cadremploi, 2020).
Ce double constat traduit un malaise profond.
Il n'y a pas si longtemps, devenir manager représentait une évolution naturelle, une étape attendue dans un parcours professionnel réussi. Aujourd'hui, moins d'un tiers des collaborateurs aspirent à endosser cette responsabilité. La fonction, autrefois symbole de réussite, est désormais perçue comme un fardeau.
Pourtant, un management de qualité reste le pilier central de la plupart des organisations performantes. Lorsqu'un manager est motivé, correctement formé et soutenu par son entreprise, il devient un formidable catalyseur d'engagement, de développement et de performance collective.
Alors comment redonner envie de manager ? Comment faire en sorte que ce rôle retrouve son sens et redevienne un choix positif plutôt qu'une charge subie ?
C'est à l'entreprise dans son ensemble de repenser et revaloriser cette fonction essentielle, de la rendre à la fois soutenable et désirable, et de donner à ceux qui l'exercent les moyens réels d'accomplir leur mission.
Explorons ensemble ce qui coince... et comment en sortir.
Le manager moderne est devenu une sorte de couteau suisse humain.
Ce qui était autrefois un poste d'encadrement clairement défini s'est transformé en un enchevêtrement de missions souvent paradoxales :
Cette accumulation n'est pas un hasard. Elle reflète les transformations rapides du monde du travail : digitalisation, hybridation, nouvelles attentes sociétales...
Mais au lieu de structurer cette évolution, on a simplement ajouté des casquettes aux managers, espérant qu'ils sauraient tout absorber.
Le problème, ce n'est pas que leur rôle évolue, mais qu'il change sans cadre clair ni accompagnement adapté.
Le manager devient alors un tampon qui absorbe les chocs pour son équipe, tentant tant bien que mal de faire le pont entre l'ancien et le nouveau, l’obligeant à un grand écart inconfortable.
Les chiffres parlent d'eux-mêmes : 64% des managers se disent très stressés (APEC, 2022) et 41% se sentent isolés (Alan x Harris Interactive, 2023).
Les intentions sont positives : on parle de management bienveillant, de posture de coach, de développement des talents… Mais dans la réalité, entre réunions qui s’enchaînent, urgences à gérer, reporting et flot d’emails, il reste peu de place pour l’accompagnement humain.
Et c’est là le nœud du problème : on ne peut pas attendre des managers qu’ils portent toutes ces injonctions sur leurs épaules sans leur donner les bons leviers.
Cette situation crée une double frustration qui impacte toute l'organisation :
Comment s’étonner que la fonction n’ait plus la cote ?
Le constat est clair : trop de pression, trop d’attentes, pas assez de reconnaissance.
Il est temps de se poser les bonnes questions :
Cette surcharge managériale n’est pas une fatalité. Plutôt que de chercher à "réparer" le management en demandant encore plus d’efforts aux managers, il est temps de repenser leur place dans l’organisation et de clarifier leurs missions.
Si le rôle est devenu intenable, alors il faut le repenser. Voici quelques pistes de réflexion.
Dans beaucoup d’entreprises, la relation entre managers et managés repose sur des attentes implicites. Chaque partie projette sur l’autre des attentes qui ne sont pas clairement formulées.
Les collaborateurs attendent du soutien, de l’écoute, de la reconnaissance… mais aussi du cadre, des décisions et du leadership.
Les managers, eux, doivent arbitrer, mais se retrouvent souvent pris en étau entre les attentes de leurs équipes et celles de la direction.
Ce flou génère frustration, incompréhension et sentiment d’isolement.
La solution ? Clarifier la relation managériale en la concevant comme une responsabilité partagée.
Il s’agit de poser des bases claires :
Définir ces règles dès le départ permet d’harmoniser les pratiques, d’éviter les malentendus et de donner aux managers une vraie légitimité.
Et cette réflexion ne doit pas être menée uniquement par la direction ou les RH : impliquer managers et collaborateurs dans cette démarche est essentiel pour garantir une meilleure adhésion et un ancrage dans la réalité du terrain.
Un autre changement fondamental consiste à reconnaître que le management n'est qu'une voie parmi d'autres pour évoluer professionnellement.
Trop d’entreprises fonctionnent encore selon un modèle où devenir manager est l’unique voie de progression. Or, ce modèle pousse des experts à abandonner ce qu’ils font de mieux… et met aux commandes des équipes des personnes qui n’ont ni l’envie ni les compétences pour manager.
Toutes les carrières ne passent pas par le management. Proposer des parcours d’évolution alternatifs valorisant l’expertise, la gestion de projet ou d’autres formes de leadership permettrait d’assurer un management choisi et non subi.
Clarifier le rôle du manager et alléger sa charge, c’est une chose. Mais cela ne suffit pas. Encore faut-il lui donner les moyens d’exercer pleinement sa mission.
Les managers ont besoin d'être soutenus à deux niveaux complémentaires :
Ce soutien doit être continu, et non ponctuel. Former un manager une seule fois et attendre qu’il sache tout gérer seul est illusoire.
L’accompagnement des managers passe par plusieurs leviers :
Comment évalue-t-on un bon manager aujourd’hui? Trop souvent, uniquement sur les résultats opérationnels de son équipe.
Mais un management efficace ne se résume pas aux chiffres.
Il repose aussi sur :
Repenser ces indicateurs permet de valoriser le rôle managérial à sa juste mesure, et de ne plus réduire les managers à leur capacité à livrer des chiffres.
Clarifier le rôle des managers, alléger leur charge et leur donner les moyens de réussir : autant d’enjeux cruciaux que les entreprises ne peuvent plus ignorer. Mais comment passer de la réflexion à l’action ?
Un management efficace, c’est un équilibre entre clarté, engagement et autonomie. Il doit offrir des repères solides tout en laissant de l’espace à l’initiative.
Nous avons développé une approche pragmatique qui répond aux besoins concrets des entreprises qui souhaitent faire évoluer leur culture managériale.
Notre approche vise à :
Pour autant, il ne s’agit pas d’appliquer une recette toute faite, mais de trouver ce qui fonctionne pour chaque entreprise et chaque manager.
Nous avons développé des parcours de formation sur mesure, qui combinent :
Cette approche permet de concilier deux impératifs :
Concrètement, tous les managers traversent les mêmes fondamentaux et explorent les mêmes actions et outils à mettre en place. Mais chacun peut ensuite les adapter à sa réalité, avec l'accompagnement de son coach.
Nous contribuons ainsi au renforcement d'une culture managériale cohérente tout en respectant la singularité de chaque manager.
Un management plus équilibré et porteur de sens, devient un puissant levier de transformation pour toute l'entreprise. Il favorise l'engagement, l'innovation et l'adaptabilité - des qualités essentielles dans notre monde complexe. En redonnant aux managers les moyens d'exercer pleinement leur rôle, c'est tout le collectif de travail qui retrouve de l'énergie et du sens.
Grâce à notre approche innovante, notre organisme de formation contribue à la transformation managériales des entreprises :
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