Retour

Les soft skills au cœur de la culture d’entreprise : une clé de l’engagement équilibré

Pourquoi l’engagement des collaborateurs reste-t-il fragile malgré des efforts individuels et des dispositifs RH bien pensés ?

Souvent, c’est qu’il est abordé sous l’angle de la motivation personnelle ou des avantages offerts par l’entreprise. Pourtant, l’environnement de travail joue un rôle décisif.

Et au cœur de cet environnement, il y a un facteur aussi puissant que complexe : la culture d’entreprise.

La culture d'entreprise englobe dans les grandes lignes l’ensemble des valeurs, des croyances, des pratiques et des normes partagés par les membres d’une organisation. C'est un peu comme la personnalité de l'entreprise.

Pour s’épanouir, l’engagement a besoin d’une culture d’entreprise qui le soutient et le nourrit.

Mais comment façonner une culture d’entreprise qui favorise un engagement équilibré et pérenne ?

Une chose est sûre : les chartes de valeurs affichées dans les couloirs et les grands discours lors des séminaires annuels ne suffisent pas. Une culture ne se proclame pas, elle se vit, se transmet et se construit au quotidien, à travers des comportements concrets, des rituels partagés et des règles implicites.

C'est précisément là que réside la puissance transformatrice des soft skills. Elles constituent le matériau même dont est tissée la culture d'entreprise.

Développées de façon stratégique et cohérente, elles deviennent le vecteur d'une transformation culturelle profonde, créant l'environnement propice à un engagement équilibré et pérenne.

Dans cet article, nous explorerons comment le développement ciblé des soft skills peut devenir un levier puissant pour façonner une culture d'entreprise "engageante".

A quoi ressemble une culture propice à l’engagement ?

Nous savons tous reconnaître une culture d’entreprise qui mine l’engagement : manque de reconnaissance, pression excessive, absence de transparence, décisions incohérentes…

Nous ne reviendrons pas dessus si ce n’est pour dire qu’une culture propice à l’engagement est d’abord une culture qui se pose fermement contre tout comportement délétère à la santé et à l’équilibre des collaborateurs.

Mais quelles sont les caractéristiques d’une culture qui, au contraire, nourrit un engagement durable ?

1. Des valeurs fondamentales incarnées au quotidien

Une culture engageante incarne et démontre certaines valeurs fondamentales.

Parmi elles :

  • l’équité : l'assurance que les règles, opportunités et reconnaissances sont distribuées de façon juste et transparente. Par exemple, des critères de promotion clairement communiqués et appliqués uniformément
  • la confiance qui se manifeste par une autonomie réelle accordée aux équipes des processus de contrôle allégés, et la possibilité d'expérimenter sans craindre la sanction en cas d'échec
  • le respect : qui s'observe à la fois dans la considération pour les contraintes et besoins de chacun, et la valorisation de la diversité des profils et des approches
  • la reconnaissance qui se traduit par la célébration des réussites individuelles et collectives, la bonne attribution et mise en lumière des contributions, et un feedback régulier et constructif
  • la coopération : qui s'illustre par des objectifs partagés qui priment sur les intérêts individuels, des mécanismes facilitant l'entraide, et une valorisation du travail collaboratif

Ces valeurs résonnent particulièrement avec les attentes des collaborateurs d'aujourd'hui, pour qui l'engagement est désormais indissociable de l'épanouissement personnel et de la contribution à un projet porteur de sens.

2. Une cohérence entre discours et réalité

Cette cohérence est la ligne de démarcation entre une culture authentiquement engageante et une culture de façade.

Par exemple, une entreprise qui prône l'équilibre vie professionnelle/vie personnelle mais valorise implicitement les emails envoyés le week-end crée une dissonance qui érode rapidement l'engagement.

Cette cohérence s'observe notamment par :

  • Des dirigeants qui appliquent eux-mêmes les principes qu'ils prônent
  • Des décisions stratégiques alignées avec les valeurs affichées
  • Une transparence assumée face aux contradictions inévitables

3. Un équilibre entre alignement collectif et expression individuelle

Une culture engageante permet à chacun de se sentir en adéquation avec les valeurs collectives tout en étant reconnu dans sa singularité. Ce sentiment d'appartenance sans uniformité favorise ce qu’on appelle "la sécurité psychologique", identifiée par Google comme le facteur #1 d'efficacité des équipes.

Cet équilibre s'incarne dans :

  • Des processus d'intégration qui transmettent la culture sans exiger une conformité absolue
  • Un management différencié qui s'adapte aux besoins et talents spécifiques de chaque collaborateur
  • Des espaces d'expression où les idées nouvelles, même disruptives, sont valorisées

Ces trois piliers interagissent et se renforcent mutuellement. Ensemble, ils créent un écosystème où l'engagement naît naturellement, plutôt que d'être constamment sollicité par des initiatives ponctuelles.

A lire aussi : La culture d’entreprise fait toute la différence : pourquoi ?

Le rôle transformateur des soft skills dans la culture d'entreprise

Les soft skills sont, par essence, des compétences qui déterminent nos comportements, notre façon d’appréhender une situation et de décider comment réagir, d’entrer en relation, de fonctionner au quotidien.

Lorsqu’une entreprise encourage le développement de certaines soft skills, elle modifie progressivement ses normes comportementales. Ce qui commence comme une évolution individuelle se diffuse progressivement au collectif et redéfinissant en profondeur la culture de l’organisation.

Voyons comment ce mécanisme opère concrètement à différents niveaux de l'organisation.

1.  Au niveau relationnel : des interactions plus fluides et constructives

La qualité des interactions au sein d’une entreprise façonne l’expérience collaborateur et donc l’engagement.

En développant certaines soft skills, les relations évoluent vers plus de clarté, de respect et de coopération.

Développer la communication ouverte favorise une culture de transparence

Quand les managers et collaborateurs adoptent une communication claire et honnête, même dans les situations difficiles, la transparence devient la norme. Résultat : plus de confiance, moins de non-dits, et une meilleure circulation des informations.

Développer l’intelligence émotionnelle favorise une culture de bienveillance

Des collaborateurs capables de reconnaître leurs émotions et celles des autres créent un environnement où les tensions sont désamorcées avant qu'elles ne dégénèrent, où les feedbacks sont donnés avec considération, et où chacun se sent psychologiquement en sécurité pour s'exprimer authentiquement.

Développer l’intelligence relationnelle favorise une culture de collaboration

Savoir écouter, comprendre les points de vue divergents et résoudre les conflits de manière constructive transforme les équipes en véritables collectifs soudés. L’entraide devient naturelle, et les succès sont perçus comme collectifs plutôt qu’individuels.

2. Au niveau individuel : un rapport au travail sain et motivant

L’engagement naît aussi de la manière dont chaque collaborateur vit et perçoit son travail. Certains soft skills permettent de renforcer un rapport plus serein et motivant au travail.

Développer l’audace favorise une culture d'innovation

En développant l'audace professionnelle, on encourage chacun à sortir de sa zone de confort, à proposer des idées nouvelles et à prendre des initiatives, rendant le travail plus stimulant intellectuellement.

Développer l’autonomie favorise une culture de responsabilisation

Un collaborateur qui se sent responsable de ses missions s’investit davantage. En développant cette compétence, l’autonomie et la proactivité deviennent des standards, réduisant la micro-gestion et augmentant l’engagement.

Développer l’adaptabilité favorise une culture de résilience

Les collaborateurs capables de naviguer dans l’incertitude, de s’ajuster rapidement aux changements et de rebondir face aux imprévus insufflent une dynamique de résilience. Cette flexibilité collective permet à l’entreprise de mieux traverser les périodes de crise et d’anticiper les transformations.

Le cercle vertueux auto-renforçant : l'effet démultiplicateur

Le véritable pouvoir des soft skills réside dans la création d'une dynamique systémique positive, illustrée par ce schéma :

C’est ainsi que les soft skills deviennent un levier puissant de transformation culturelle, capable de soutenir un engagement authentique, équilibré et durable.

Concrètement, comment faire des soft skills un moteur de transformation culturelle ?

Transformer une culture d’entreprise prend du temps…et développer les soft skills représente aussi un défi important dans beaucoup d’entreprises.

Concrètement, comment s’appuyer sur le développement de certaines soft skills pour consolider une culture d’entreprise propice à un engagement équilibré ?

Voici 4 étapes clés pour faire des soft skills un moteur de transformation culturelle.

1e étape : Cibler les compétences essentielles pour la culture souhaitée

Toutes les soft skills ne contribuent pas de la même manière à une culture engageante. Il est essentiel d’identifier celles qui auront un impact direct sur les comportements à transformer.

Cela signifie, en premier lieu, vous demander : dans quelle mesure la culture d’entreprise actuelle est compatible avec un niveau d’engagement équilibré ? A quel endroit se situent les forces, en fonction de ce qui se constate réellement sur le terrain ? Et les fragilités ? Que faudrait-il changer ?

Cela vous permettra de cibler les besoins et de prioriser les actions à mener.

Exemple RH : Une entreprise qui souhaite casser une culture de micro-management peut former ses managers à la délégation et à la responsabilisation, en les accompagnant dans l’apprentissage du lâcher-prise.

A lire aussi : Soft skills en entreprise : sur quelles compétences miser en priorité ?

2e étape : identifier les soft skills stratégiques

En fonction de l’orientation que vous souhaitez donner à la culture de l’entreprise, des axes d’action que vous avez identifiés pour booster l’engagement, vous pourrez faire le lien avec des soft skills concrètes à développer.

Par exemple :

Dimension culturelle à renforcer Soft skills stratégiques à développer Population prioritaire
Culture de confiance Délégation, communication transparente, responsabilisation Managers intermédiaires
Culture d'innovation Audace, pensée créative, tolérance à l'ambiguïté Ensemble des collaborateurs
Culture de collaboration Intelligence relationnelle, communication non violente, résolution de conflits Équipes projets transverses
Culture d’agilité Adaptabilité, résilience, gestion du changement Top management et relais
Culture de bienveillance Intelligence émotionnelle, empathie, feedback constructif Managers de proximité

3e étape : Déployer des actions ciblées

Une fois les objectifs définis, il s’agit d’identifier concrètement pour quelle action opter.

Tout dépend évidemment de la hauteur de la marche, du soutien de la direction et du budget alloué.

Vous pouvez par exemple :

  • opter pour des actions de formation ou de sensibilisation à grande échelle qui ont pour objectif un vrai changement culturel. Par exemple, une action de grande envergure pour transformer le rapport au temps au sein de l’entreprise
  • opter pour des actions de formation à grande échelle sur une pratique très spécifique, moins engageante culturellement - par exemple, former tous les managers au feedback constructif
  • former des populations ciblées, qui constituent des groupes stratégiques pour diffuser de nouveaux comportements et incarner la culture d’entreprise : les managers, les talents, les nouveaux collaborateurs…
  • prioriser les dirigeants, pour assurer d’abord que la culture est portée au plus haut niveau de l’entreprise. Adhésion du Comex, coaching de dirigeants, communications internes…

Sans l’adhésion de la direction, il est difficile de faire bouger une culture d’entreprise. Pour autant, la formation aux soft skills peut constituer un levier particulièrement malin pour impulser une dynamique nouvelle même sans une orientation stratégique bien affirmée (à condition que le décalage ne soit pas trop important, comme on l’a vu).

A lire aussi : Comprendre les soft skills : Les clés pour développer ces compétences stratégiques en entreprise

4e étape : Mesurer l’impact et ajuster en continu

Pour pérenniser la transformation culturelle, adoptez une démarche cyclique : définissez des indicateurs observables des comportements souhaités, combinez mesures quantitatives (enquêtes, KPIs RH) et qualitatives (observations, entretiens). Célébrez régulièrement les progrès en valorisant les succès et les ambassadeurs culturels à travers des rituels dédiés.

Analysez les résistances rencontrées, adaptez votre stratégie en conséquence, et impliquez activement les collaborateurs dans cette amélioration continue. Cette approche transforme votre initiative ponctuelle en un processus d'apprentissage organisationnel permanent.

Plutôt que d’imposer un changement culturel, pourquoi ne pas le faire émerger naturellement à travers le développement des bonnes compétences comportementales ?

Connaissez-vous Boomr Impulse?

Vous souhaitez renforcer votre culture d'entreprise?

Nous vous y aidons en contribuant, grâce à nos formations aux soft skills, à ce que vos valeurs d'entreprise se propagent et s'incarnent au quotidien.

Développez les compétences stratégiques pour vous, à tous les niveaux de l'entreprise.

Découvrez notre approche